ACTUALITES
Magal de Porokhane: Aperçu sur la vie et l’œuvre de Mame Diarra Bousso (Par Ndèye Maty Guèye)
La vie de Mame Diarra qui n’aura duré que 33ans, malgré son œuvre monumental, doit faire école chez la gent féminine musulmane en général, et mouride en particulier. Elle fut la fille du très pieux Serigne Mouhamadou Bousso et de la très vertueuse Sokhna Asta Walô Mbacké. Le premier fut un descendant de Sayyidina Hassan, petit fils direct du prophète (Psl). Quant à sa mère, Sokhna Asta Walô, elle fut la fille de Serigne Ahmadou Sokhna Bousso, fils du grand homme de Dieu Mame Maharam Mbacké. Celui-ci fut le père de Serigne Mame Balla, lequel fut le père de Serigne Mame Mor Anta Sally ; celui-ci est le père du très vénéré Cheikh Ahmadou Bamba.
Mame Diarra apprit le Coran qu’elle écrivit de mémoires plusieurs fois auprès de sa mère. Cette dernière fut un professeur émérite en matière d’enseignements coraniques et des sciences religieuses, auxquelles elle initia sa fille. Mariée à Mame Mor Anta Sally, Mame Diarra Bousso eut quatre enfants, tous exceptionnels. Serigne Mame Mor Diarra, le fils aîné qui priait cent rakkas chaque nuit. Cheikh Ahmadou Bamba, fondateur du mouridisme, Serigne Habîboullah et Sokhna Faty disparurent durant leur enfance. L’avènement de Cheikh Ahmadou Bamba constitue la preuve et la consécration de la dimension spirituelle de Sokhna Diarra.
Quiconque va à la cité religieuse de Porokhane se rendra à l’évidence que Sokhna Diarra fut incontestablement un modèle achevé de sainteté au féminin. Elle est la seule femme dans l’histoire de l’humanité à avoir à la fois sa propre ville, une grande mosquée, un imposant mausolée (qui est visité par des millions de gens par an), un Magal annuel (qui draine des centaines de milliers de gens), un complexe islamique multifonctionnel (qui accueille des centaines de jeunes filles, toutes ses homonymes).
Sokhna Diarra doit être une référence pour la femme musulmane qui, en sa double qualité d’épouse et de mère, joue un rôle décisif dans la marche et le progrès de la nation ; par conséquent, elle doit prendre conscience que sa progéniture sera ce qu’elle en fera. De par la manière dont elle assumera ses responsabilités éducatives, sociales, morales, spirituelles, temporelles vis-à-vis de ses enfants, elle contribuera positivement ou négativement, consciemment ou inconsciemment, à l’émergence d’une certaine jeunesse.
Au terme de son existence si courte mais ô combien riche, la sainte mère du fondateur du mouridisme fut rappelée à son Seigneur dans la cité de Porokhane en 1283 H (1865).